jeudi 6 mai 2010
La Nouvelle Zélande : HOCUS POCUS A ROTORUA.
A Rotorua, tout commence un peu avant la ville, dans le bus qui arrive en fin d’après midi d’Auckland, à l’heure où le soleil descend doucement pour laisser la place à l’obscurité la plus totale. Et à Rotorua, cette arrivée fait parti de la visite !
Plus on s’approche de la ville, plus la campagne est parsemée de buissons fumant tels des buissons récemment ardents !
Une odeur d’œuf pourri entre par les aérations. Pas un bruit à part celui du moteur. Pas d’oiseaux ni d’animaux. Rien que le bus qui roule maintenant presque dans le noir, avec à son bord, des passagers silencieux et sur le qui-vive. En effet, on s’apprête à tout moment, à voir surgir de derrière une montagne une sorcière sur son manche à balai. On ne serait même pas surpris de voir son voisin changé tout à coup en un mouton national.
Et oui, à Rotorua, même Harry Potter peut aller se rhabiller!
Plus loin, on peut aller visiter des sites mystérieux et étonnant qu’on appel « volcanique » pour rassurer les plus naïfs, mais il n’en n’est rien, c’est bien de sorcellerie et de surnaturel que nous parlons ! Geysers de 3 mètres, chaudrons d’eau verte émeraude, jaune vif, noire sale, poussant de « gluc glouc » effrayant tout en se soulevant dans une éructation peu avenante !
Quelques bains bouillonnant et fumant parsemés de roches orange qui se révèlent à chaque fois que la nappe de brume s’éloigne.
Une nature angoissante avec des allures de fin du monde.
Pour moi une grande première dans le domaine de l’incroyable !
ASIE- NOUVELLE-ZELANDE : LE CHOC !
Adieu moiteur, Adieu odeurs, Adieu crasse et raclements de gorge. Adieu petits prix et peaux tannés par le soleil, Adieu yeux bridés… Vous allez bien me manquer !!!
Fraichement débarquée de l’avion où j’ai pu m’affaler, tel les costardeux du business, sur les trois sièges vides à coté de moi !
Le premier choc eu lieu avant même de pointer le nez dehors : la douane !
Il faut savoir qu’en Nouvelle-Zélande, une personne étant passé par l’Asie a forcement rapporté, comme petit souvenir de voyage, des plantes exotiques et illicites ! On me soumet donc à la question et ce avec toute la bonne volonté dont ils sont capables. Après une attente interminable à observer mes prédécesseurs de file se faire interroger avec dynamisme pendant d’interminables minutes, mon tour arrive enfin…
Je me retrouve alors face à un colosse au sourire narquois, aux muscles persuasifs et à l’accent… Néo-Zélandais !
C’est limite si je on ne braque pas une lampe dans la figure en me déclamant le trop cliché « nous avons les moyens de vous faire parler ! », mais finalement, la seule phrase qui semble pouvoir sortir de la bouche de ce pauvre bougre aux allures de bourreau est « transportez vous de la drogue ? ».
Dans les premières minutes, un sourire moqueur mais néanmoins nerveux s’esquisse sur mon visage. Je me retiens de lui répondre que, oui bien sûr, j’ai dans mon sac toute une cargaison de cannabis que je compte dealer dans son pays, mais je sens bien que se serait du suicide et je serre les lèvres.
La question est répétée inlassablement, sur le même ton insistant qui me fait bien vite perdre mon sourire des premiers moments. Maintenant je serre les lèvres pour ne pas pleurer ! Je ne me sens, bien sûr, coupable de rien mais j’ai l’impression que je vais craquer et cracher le morceau… mais quel morceau ?! Ma voisine, une Chinoise qui semble avoir mentie sur l’identité de son hôte, est déjà reconduite vers un avion direction « back to China ».
Mais je résiste et c’est finalement lui qui craque le premier et me relâche après une bonne demi-heure d’un face à face des plus angoissant, avec un sourire très désagréablement gentil et presque amusé, comme si il s’agissait, depuis le début, d’un gros canular ou d’une camera cachée !
C’est donc, vacillante et tremblotante que je pars récupérer mon sac qui m’attend sur le tapis roulant depuis un temps certain. A ce moment, un gros chien patibulaire vient se jeter sur moi et commence à me renifler dans le moindre détail sous le regard satisfait de son maitre ! Ce stupide clébard croit lui aussi que j'ai de la drogue et vérifie, une dernière fois je l’espère, que j’ai dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ! Il abandonne enfin, après 3 bonnes minutes de reniflement intense, et repart la queue entre les jambes !
Ca y est, je suis enfin hors de l’aéroport, libre, curieuse et exténuée !
Mais un autre obstacle m’attend bien vite : celui de l’accent. A tel point que le chauffeur du shuttle bus, ne comprenant rien à l’adresse que je lui donne, réveille mon hôte qui, en un quart de seconde, répète la même rue mais avééé l'assssent et ça passe très bien !
Sitôt dit, sitôt compris ; sitôt parti !
Sur la route, première nouvelle impression : merveilleuse odeur de fromage frais dans ce pays, paradis des moutons. Heu finalement ce serait d’avantage une odeur de crottin frais, mais qu’importe, elle m’a rappelé l’existence des clacos délectables et des bries coulants qui me semblent, aujourd’hui, possibles et ajoutent à mon bien-être !
Je suis aussi surprise par l’odeur d’eau de Cologne des premiers passants que je croise. J’avais oublié que cette odeur pouvait être si agréable après les effluves lourdes (mais que néanmoins j’adore), d’Asie.
Je loge quelques jours à Auckland, chez un couple adorables de français, qui, lors d’un tour du monde, se sont arrêtés ici et n’y sont jamais repartis !
Devrais-je m’inquiéter ? C’est ce que nous verrons !
Un petit retour en arrière grâce à Victor : Iles du Sud Thaïlande
Iles du sud Thailande; il y a tant de paradis sur terre?
psychologue émérite et ami
qui a partagé avec moi une étape
des plus agréables de mon voyage...
Merci Vic Vic!)
qui a partagé avec moi une étape
des plus agréables de mon voyage...
Merci Vic Vic!)
En provenance du Laos profond, je rejoins Astrid à Bangkok. Je la retrouve dans une auberge de jeunesse dans un quartier où elle semble avoir pris ses marques. Elle connaît les petits raccourcis, les commerçants du coin, le vendeur de soupe et sa femme... elle est rayonnante et semble tout à fait à l'aise dans son voyage au bout du monde.
Bangkok me déplaît, et j'aspire à de la détente et du farniente. Les îles du Sud-Ouest me font rêver et je presse Astrid pour que nous partions le soir même. Nous prenons donc un bus de nuit pour Krabi.
Le matin nous voilà sur la côte. Le soleil tape fort dès 8h du matin et nous nous dirigeons vers les long-tails boat bruyants pour rejoindre la première plage que nous avons choisi: Riley West.
Ca y-est le paysage de nos rêves se dévoile enfin, rochers et falaises vertigineuses surplombant une mer turquoise et paisible, agrémentée d'une plage au sable blanc et chaud et de palmiers majestueux... L'ambiance est résolument détendue, cool, rasta dans les bars et boutiques d'escalade qui jalonnent la plage. Peu de touristes, nous qui redoutions le côté touriste en tongs et marcel, nous trouvons un public plutôt familial, peu nombreux et souriant.
Comment ne pas être détendu et peace dans ces paysages paradisiaques ?
Nous restons 2 jours, le temps de s'initier à l'escalade, où Astrid aura montré une nouvelle fois son agilité mais surtout sa persévérance face aux obstacles difficiles devant lesquels elle ne renonce jamais avant d'avoir atteint le sommet. Baignades dans l'eau chaude et nous restons sur la plage jusqu'au couché de soleil et au delà, lorsque un petit vent chaud vient balayer le sable libéré des vacanciers, et lorsque les crabes reprennent leurs droits, fuyant comme des fusées lorsqu'on s'approche trop près d'eux...
Un premier aperçu des côtes thaïlandaises qui n'est qu'une mise en bouche ! Nous partons sur les îles, les vraies ! Celles qui sont entourées d'eau et de poissons qu'on nous promet multicolores et parfois clowns !
Nous prenons un bateau pour Koh Pee Pee. Une des îles les plus fréquentées, nous qui cherchons la tranquillité et l'authenticité, drôle de choix. Mais il paraît que cette île possède parmi les plus beaux fonds marins du monde à explorer en plongée.
Let's go !
Après une journée sur une plage sans grand charme, nous rejoignons en bateau une plage robinsonnesque, tout à fait préservée, peu peuplée, avec un seul "resort" (bungalows). Nous sommes hors du monde. Le temps s'est arrêté, là, sous un palmier, à l'ombre du soleil généreux les pieds dans l'eau chaude et transparente, ou encore le nez vers le fond, chaussant masque et tuba, pour découvrir avec émerveillement à 100 mètres de la plage des coraux et poissons merveilleux !
Mais ne restons pas là trop longtemps, nous pourrions oublier que la terre tourne, et remplissons notre objectif premier : aller faire de la plongée. Nous nous retrouvons avec un instructeur québécois qui nous assure que la plongée "c'est beaucoup de fun" et tanne Astrid, qui a déjà plusieurs expériences en la matière, pour qu'elle passe enfin son "open water" (brevet de plongée autonome).
Effectivement c'est "beaucoup de fun", c'est même carrément époustouflant. Je ressors pour ma part bouche bée, la langue qui pend par terre des deux plongées (35 et 45 minutes) que nous effectuons. Requin léopard (qui roupille paisiblement au fond), poissons clowns (trop mignons!), murène menaçante et montagnes de coraux multicolores. Le monde du silence, un monde parallèle où une fois encore le temps est suspendu.
Nous fuyons rapidement l'île de Koh Pee Pee, infestée de touristes anglophones en short et assoiffés de bière thaïlandaise...
Direction une île connue pour le jeu de télé réalité du même nom, Koh Lanta, mais qui n'a rien à voir puisque l'émission a été tournée sur un petit îlot à quelques encablures de là.
Nous trouvons une grande île, beaucoup plus authentique et pas encore trop dénaturée par le tourisme, les plages pas encore défigurées par les bars qui crachent leur boum boum assourdissants. Nous trouvons un ensemble de bungalows surnommé Relax guesthouse (peut être n'est ce pas le vrai nom mais ça lui va si bien!) où nous resterons finalement 4 nuits ! En effet, un restaurant aux mets délicieux, un bar-paillote donnant sur la plage où quelques voyageurs se prélassent sur des coussins regardant le coucher du soleil. Ambiance artistique et résolument family-cool. Lazy-boy, le fils de la maison, dread-locks jusqu'aux fesses, prend nos commandes de repas en s'asseyant à notre table, déclare qu'il est trop "lazy" pour apporter des draps dans notre bungalow... Cool... Le temps s'arrête encore, ou du moins il se ralenti grandement, et nous vivons au rythme du soleil et de la nuit...
Un soir, sur cette terrasse surplombant la mer, deux jeunes françaises jouent de la guitare. Deux employés de la maison prennent la guitare et entament un chant en thaï, d'une voix douce et vibrante. Allongés sur des coussins confortables, la lune est pleine et pile dans notre axe, le chant s'élève dans le ciel, un aigle majestueux passe devant la lune... Il nous semble avoir vécu un instant de complétude mystique. Tous les éléments semblent avoir été savamment placés là pour nous créer une impression de plénitude totale. C'est ce que nous semblons ressentir dans ces lieux, lorsqu'un soir, sirotant une douce bière et dégustant de fameux mets thaïlandais nous nous mettons à rire jusqu'à en pleurer. Sans raison particulière, simplement celle d'être bien, détendus, heureux de vivre dans la simplicité et libérés de toute pression interne et externe...
Nous louons une journée une moto et faisons le tour de l'île découvrir des points de vue magnifiques et une auberge au patron plus qu'accueillant. Nous montons à dos d'éléphant et visitons une grotte avec un guide minuscule et blagueur (il nous fera éteindre nos lampes pour aller se cacher dans un trou, fendard !).
Nous partons de Koh Lanta pour Koh Mook, minuscule îlot peuplé de quelques touristes en famille, de singes et de serpents. Ici nous nous la coulons douce encore, se baigner, manger, lire, dormir, faire du snorkelling (masque et tuba), regarder tous les soirs un coucher de soleil magnifique et unique, tels sont nos occupations...
Nous retournons sur la plage de Railey West, celle du début, pour un dernier jour ensemble. Nous nous quittons sur la côte, mon avion m'attend le lendemain matin pour retourner sur Paris et le froid de l'hiver. Astrid doit s'envoler pour la Malaisie... et me donne envie de la suivre pour continuer le périple avec elle !
Merci à toi Astrid d'avoir partagé un bout de ton tour du monde avec moi !
lundi 3 mai 2010
Jungle trip à Taman Negara
2 jours dans la jungle avec ce cher Appu ; l’homme aux deux uniques dents pourris, ami des éléphants et des Orang Ali (ou hommes singes), et notre très apprécié guide-cuisto-druide durant cette aventure !
Mais aussi avec Sylvie et Rémi, un couple de français de Caen, un coup de cœur de Malaisie, qui, à eux seuls, mériteraient bien une page entière de ce blog. Mais je vous laisse découvrir par vous-même ce couple atypique et adorable en partant dîner du côté de Blainville, à La Cale, resto moules frites, bric-broc et bonne ambiance, les pieds dans l’eau.
Ce restaurant familial est tenu par l’immense Rémi au grand cœur et à la langue bien pendue, marchandeur à rendre fou le vendeur, collectionneur de tablier de cuisine et de souvenirs étranges… et la très belle Sylvie, passionnante aventurière passionnée et conteuse d’histoires en tout genre.
Et n’oublions pas Michelle l’Américaine ! Collectionneuse, elle, de coquillages, de feuilles mortes et d’expressions françaises à la Rémi (« j’ai la dalle » « j’ai l’estomac dans les talons » « j’ai le cul bordé de nouilles »…), Plongeuse émérite avec mimiques de conséquences, castafiore sous grotte… Vous l’aurez compris, elle et Rémi réunis = fous rires assurés ! Nous la surnommions tendrement Mrs Bean, mais sa gentillesse et sa bonne humeur m’ont touché autant que son humour.
Alors même si nous n’avons vu des éléphants que leurs crottes et leurs traces, nous avons tout de même appris les bienfaits des plantes sauvages, nous avons pu admirer une nature luxuriante qui règne en maître dans un univers peu fait pour l’homme. Envahissant tout l’espace de ses arbres immenses aux racines fines, délicates et noueuses, de ses grottes humides et peuplées de chauves-souris et de crapeaux peu princiers.
Nous avons escaladé, marché, plongé, nagé, mangé, rigolé.
Nous avons, certes peu dormi, mais on peut dire qu’on a bien HALLUCINE !!! (Rémi, ce dernier mot, qui vient clore l’Asie, est rien que pour toi !)
Iles Pehrentianes: georgious!!!
Pour commencer, plantons le décor;
Une île petite, verte car couverte d'une jungle épaisse, parsemée le long de ses côtes fragiles de quelques rares plages de sable blanc, ornées de cocotiers hauts et fins dont on se demande comment ils résistent au vent violent qui les assaille.
Le tout délicatement posé au milieu d'une mer sombre et écumante au loin, semblant vouloir défendre ce trésor sauvage, qui se fait plus calme et presque transparent à l'approche de la terre.
Un fond marin incroyable; tortues, requins, poissons clowns peu méfiants, barracudas immenses, coraux et bénitiers bleus, violets, roses... et tout ça sans vitre transparente!
Au nord de cette île, quelques petits bungalows perdus, protégés par des varans énormes et exhibant ses transats et ses hamacs qu'a la seule vue de l'horizon.
Affalés sur les ses chaises longues, bercés par le bruit des oiseaux, de la mer et éventuellement de quelques rares mais bruyantes familles Malaises en vacances, sirotant une bière ou un lassis coco, cinq français et une Américaine profitent de la vie, jouent aux échecs, refont le monde ou papotent tout simplement....
Quand se laisser vivre devenait trop culpabilisant, nous plongions à la rencontre des tortues que seuls les menteurs ont pu apercevoir, nous affrontions quelques vagues violentes et assassines, nous escaladions des falaises abruptes, pieds nus, sans eau, sous une chaleur écrasante et cela au péril de notre vie! Nous affrontions de dangereux moustiques et autres bébêtes étranges laissant des marques suspectes sur le dos. Nous avons même échappé de justesse à des serpents venimeux, supporté les pluies les plus intenses et le soleil le plus agressif. Tout cela avec un sourire béat et neuneu à souhait!
Bref, que du bonheur pour nos 5 Robinsons qui quittèrent cette île à regret après 4 jours inoubliables...
Inscription à :
Articles (Atom)