lundi 8 février 2010

Pagode Shwedagon

Paradis du bouddha.
Euro Disney du bouddhisme.
Waouh !




Comment décrire ce stupéfiant édifice ?
Après l’ascension de quelques marches crasseuses dans une allée couverte, sombre et monotone, d’un seul coup, se découvre à nos yeux une clarté éblouissante blanche et dorée.
Suis-je arrivée au bout du tunnel ?
Est-ce le paradis ?
Serais-je donc morte ?
Non, je suis simplement devant la fabuleuse pagode Schwedagon.






Devant moi, se dresse une stupa géante (100 m de haut et 43 m de diamètre) toute recouverte d’or. La légende raconte qu’il y aurait plus d’or dans cette pagode que dans les caisses de la banque d’Angleterre… le pays est pourtant si pauvre… passons ! Ce dôme est entouré d’une multitude d’autels blancs et dorées dédiés à différents Bouddha ; couché, assis, debout, vert, blanc, petit, grand, souriant, ou pas… !



On déambule lentement, passant d’un temple à l’autre. Nos yeux s’habituent doucement a la clarté du lieu et on peut alors admirer les bonzes se prenant en photos, les familles sortant leur repas, les touristes, encore ahuris, le cou tendu vers le ciel pour apercevoir les quelques nuages en cartons qui ornent la stupa. Petite touche kitchou mais ça reste magique !
A chaque pas on découvre un détail nouveau et sublime ; une sculpture, un autel caché, une cloche à sonner, une multitude d’offrandes…





Et toujours ces robes safran qui se marient parfaitement à cette ambiance spirituelle.
Mais le temps passe et mon bus va partir sans moi… Je suis un peu frustrée de partir si vite mais j’ai déjà une bonne raison de revenir en Birmanie…











BAGAN, une valse à trois temps…






BAGAN, une valse à trois temps…


Au premier temps de la valse…

A la sortie du bus, une authentique carriole à cheval m’attend !

Non, ils ne se sont pas trompés, ils viennent bien me chercher, moi qui réponds au nom de ASTRID !

Je monte dans ce carrosse et me laisse conduire, confiante, paisible et… aux anges, vers le grand hôtel de Bagan ou mon contact m’attend.


Je ne suis pourtant ni la reine d’Angleterre ni 007 !

Khine, jeune gérante de l’hôtel est une amie, d’ami, d’ami… et elle m’accueille, comme c’est commun en Birmanie semble-t-il, avec une gentillesse et une simplicité extrême.


Elle me trouve un hôtel à la porté de ma bourse, m’invite à dîner, déjeuner, goûter.
Me fait déguster ses pâtisseries cuisinées dans sa propre bakerie, Me raconte la Birmanie, répond à mes questions sans jamais se lasser.

La piscine de l’hôtel est pour moi en libre service et ceux qui y travaillent sont aux petits soins.
L’extase !

Internet ne marche plus depuis quelques jours déjà, coupé dans tout le pays par le gouvernement.


Je déambule tranquillement dans ce village en terre sablonneux qui semble inerte sous un soleil violent. Partageant quelques moments avec des voyageurs croisés à l’ambassade du Myanmar à Bangkok.



Au deuxième temps de la valse…

Avec ma bicyclette, je pars me perdre dans les chemins semés de temples.



Il est difficile de pédaler dans ce sable mais je suis irrépressiblement attirée par ces multiples et si différents stupas qui jalonnent ce territoire immense et ocre.


La première ressemble aux temples d’Angkor,
Une autre disparaît presque sous les bougainvilliers d’un violet éblouissant.
Une toute petite semble plus rouge que les autres.

Certaines détiennent des trésors sous forme de vieilles gravures peintes.
D’autres sont fermées, perdues dans les herbes piquantes.


Parfois un enfant nous attend, essayant de nous vendre quelques babioles, toujours souriant et heureux.
Comment ne pas l’être ?


Au troisième temps de la valse…

Je suis montée au sommet d’un haut temple pour le coucher du soleil.

D’où je suis, la plaine jaune et brillante parait recouverte de dômes aux formes diverses qui lentement s’assombrissent en même temps que la lumière disparaît.


Un paysage d’Aladin avec ce soleil rond et rouge qui se cache derrière un stupa plus bombé que les autres.

Tout devient orange maintenant.
Le ciel flamboie.
Les temples, noirs semblent découpés dans une feuille de papier.


Personne ne se décide à se lever jusqu au noir complet.


Le temps ne compte plus…
Que la valse continue… !


Le Ballet du LAC INLE

Prélude….

Tout commença par un trajet (encore !) en pick-up, du bus a l'hôtel, à 3 h du matin, dans une nuit sombre et glacée.

Assise à l’avant, je peut admirer à mon aise le sublime spectacle qui s’offre à mes yeux, des chaque côté de cette simple route de terre.

Un paysage tout en nuance de gris, argentée et blanc sous la brume du matin.

Les marais, recouverts d’une fine pellicule d’eau, scintillent paisiblement.



En arrière fond, une couronne de montagnes plus foncée termine de donner au lieu une impression de douce sérénité.

Au bord du chemin, dans un étroit ruisseau, les premiers pécheurs font traîner leurs filets de leur barque en bois effilée.




Le chemin, bientôt, se borde d’arbres recourbés formant un passage tout rond aux quelques véhicules et bœufs. Il nous semble évoluer maintenant au cœur d’un conte fantastique à la Tim Burton.

Le décor est planté !
Mais ce n’est pas fini !
Car le plus merveilleux reste la découverte du lac, le lendemain matin…




Le ballet du lac Inle…

Réveil avant l’aube pour embarquer avec une Coréenne aussi discrète que gentille (je ne me souviens d’ailleurs plus de son prénom !), sur une longue pirogue à moteur.
Couvertures chaudes sont de mises, et nous voilà bientôt emmitouflées comme des rouleaux de printemps, prêtes pour le show !

La barque file sur l’eau le long du chenal borde de maisons sur pilotis.
Tout a coup, le paysage s’ouvre et nous arrivons sur cet immense lac immobile et argenté dans les couleurs matinales.



Quelques lotus flottent.

Tout est silencieux et brumeux.

Des pécheurs manient pirogues et filets en une danse élégante et souple.

Ramant d’une jambe d’un geste ample et grâcieux, ils se servent de leur autre pied pour plonger leur immense filet conique sous l’eau avec une dextérité et une finesse digne des plus grands ballets.

Leur silhouette se déplace lentement sur cette eau que rien ne semble troubler, dans un équilibre fragile et magnifique.



Le froid ne compte plus tant l’émotion nous saisit. Les couvertures traînent à nos pieds…

Le reste de la journée, ce sera visite des différentes fabriques (cigares appelés cherros, ombrelles, laques, argent…) mais ce que je préfère c’est rester dans la barque qui se perd lentement dans des paysages toujours différents. Jardins flottants, forêts styles amazoniennes, villages sur pilotis…







Les hommes en longy (morceau de tissu souvent à petits carreaux, noué en une longue jupe cintrée), crachent du bétel.
Les femmes se lavent les cheveux, les joues recouvertes de Tanaka (terre jaune protégeant du soleil).



L’authenticité de la vie qui y règne et la simplicité des scènes du quotidien, mêlés à l’incroyable beauté du paysage, nous entraînent dans un tout autre monde…

Difficile de quitter cet Eden…








mercredi 3 février 2010

La BIRMANIE

Et Pourtant…



La Birmanie, dès le départ, c’était… intense
Mais pas vraiment toujours dans le bon sens…
Tout d’abord le visa…

J’ai peu de jours devant moi ; le 16 je dois être rentrée à Bangkok. Nous sommes le 3 janvier, un dimanche !
Le lendemain des l’aube, direction l’ambassade. Evidement elle est fermée UN lundi dans l’année (jour de l’indépendance day) et c’est le 4 janvier, of course !
Dépitée, je tue le temps, voyant le pris du billet augmenter d’heure en heure et n’osant le réserver sans garantie de visa.
Le 5, la seconde tentative sera la bonne ! Je dépose mon passeport avec la formule express. En attendant de le récupérer l’après midi, je file dans une agence du coin, me renseigner sur les billets. Ils ont des prix intéressants pour le lendemain ; moi je dis Banco ! Même si le type ressemble a un vrai mafieux, qu’il me vend un billet dans une compagnie sur liste noir d’Air France et décommandée par le routard, et que je ne suis pas certaine que le bout de papier griffonner qu’il me tend me permettra de m’envoler vers d’autres horizons si ce n’est celui des cieux pour l’éternité !
Qu’importe, je tente le tout pour le tout, Inch Allah !
Départ le lendemain avec Marie-Claude et Seb, 2 Canadiens très sympathiques rencontrés a l’ambassade, tout aussi peu rassurés que moi sur notre espérance de vie dans cet avion !
Nous décollons avec un pincement au cœur et, miracle, au bout de 2 heures, nous atterrissons, remués mais entier !
Il est tard. Nous partageons un taxi et filons à la recherche d’un hôtel non plein. Mon œil est infecté, rouge et larmoyant. Le lit est une bénédiction…
Le lendemain, je quitte mes gentils Québéquois et n’ai qu’une idée en tête ; quitter Yangoon.

Billet de bus acheté pour l’après midi, Change de quelques dollars derrière un rideau au milieu d’un marché de rue par un gros Birman patibulaire et son acolyte aux dents rougis par le bétel. J’essaie de paraître sûre de moi mais… pas facile !

Il faut monnayer le taux de change et ça peut passer du simple au double selon le talent commercial de chacun ! Etonnement je ne m’en tire pas trop mal mais, ce dont je ne me suis pas aperçu tout de suite c’est que, pendant que je négociais ferme, ce chafouin me subtilisait des dollars en douce ! 20 dollars dans sa poche !

Plus tard, je retournais crier à l’infamie mais sans grande conviction devant ces truands balafrés… Je récuperais tout de même l’équivalent de 10 dollars par peur de l’esclandre devant les touristes et, sans doute, les militaires cachés…

Ca c’est la partie plus sombre du Myanmar. Celle agaçante sur le moment mais qui, au final ne laisse pas de souvenir si désagréable…

Et Maintenant, place au merveilleux… !



Les transports…

On pourrait écrire un roman rien que sur les transports Birmans…
A Yangoon, c’est le pick-up qui nous trimbale dans les pots d’échappements. Moi qui ne fume pas, en 20 min j’ai ingurgité environ 5 paquets de gitanes sans filtre !


Trajet Yangoon- Lac Inle :
16h sur une route cabossée pour une distance qui méritait 10h de moins !

Je me retrouve coincée a côté d’un gros monsieur qui ne sait que garder ses cuissots gros et suintants écartés, prenant ainsi un siège et demi au bas mot ! Je me fais toute petite, tentant d’éviter ainsi son contact moite et de ne pas troubler le bonhomme…

Arrêts toutes les 2heures ; 3 vérifications de passeport, pause pipi, pause apéro, pause pipi, pause dîner et j'en passe ! Impossible de dormir !
Arrivée a 4h du mat dans une nuit glacée (presque autant que la clim !) mais pas mécontent de sortir de ce bus à la TV tonitruante.


Le trajet Lac-Inle- Bagan,
quant à lui, sera un véritable poème…

Départ 3h du mat en taxi moto pour prendre le bus qui arrivera finalement à 5h30 !
Devant un thé brûlant, je m’efforce de ne pas faire trop de bruit en claquant des dents…
Finalement ce n’est pas un bus qui arrive mais un mini-van ouvert aux 4 vents. Les bagages sur le toit, nous nous entassons tant bien que mal sur des banquettes en bois. Je suis une nouvelle fois placée près d’une vieille dame au sourire franc et aux cuisses démesurées… Une de mes fesses se retrouve rapidement dans le vide. Je me retiens sur le dossier d’à coté mais avec 12h de trajets, je ne tiendrais pas !
Mes sympathiques compagnons s’en rendent rapidement compte et tout le monde se déplace pour me trouver un meilleur siège. Ahh je respire même si tout est relatif !

J’ai un peu froid ?... pas de problème, ma voisine m’offre son châle en cachemire. Mon estomac réclame sa pitance ? On m’offre une orange, des biscuits, du riz… Etant la seule touriste, je suis choyée par tous le bus.
Je me sens bien au cœur de cette promiscuité rassurante.
On s’arrête à chaque village. LE monsieur à la porte crie pour inviter les birmans à monter. On s’entasse je ne sais comment. Certains montent sur le toit. Le bus ploie sous tant de kilos. Ca papote, ça hurle, ça rie. C’est plein de vie !

Apres 2 crevages de pneu et quelques fous rires, nous arrivons à destination. Je suis presque triste de quitter tout le monde à 6h du soir. Pas une parole n’a été échangée et pourtant…

Le retour à Yangoon se fait sans encombre. Assise à côté d’un vieux monsieur qui me fait goûter du riz gluant à la noix de coco (un peu lourd mais mangeable), je fais la connaissance de 4 Bordelais. 2 d’entre eux (Astrid et Arnaud) font quasiment le même périple que moi et, comble de la coïncidence, nous nous apercevons que le 14 juillet 2005 nous faisions la fête ensemble à l’ambassade de Pnom phen ! Belle rencontre. Je les recroiserai peu être en Nouvelle-Zélande ou même au Chili !
Arrivée à 4h du mat à Yangoon. Il est trop tôt pour trouver un hôtel.
Je m'assoie donc dans un boui-boui dans la gare routière et attends que le temps passe devant un thé et face à la TV.
Les chauffeurs de taxi attendent impatiemment que ma dernière gorgée soit consomméee et, sitôt levée, c’est la débandade !
Il ne me reste plus qu’a ploufer.
Un deux trois, ce sera toi !




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