Et Pourtant…
La Birmanie, dès le départ, c’était… intense
Mais pas vraiment toujours dans le bon sens…
Tout d’abord le visa…
J’ai peu de jours devant moi ; le 16 je dois être rentrée à Bangkok. Nous sommes le 3 janvier, un dimanche !
Le lendemain des l’aube, direction l’ambassade. Evidement elle est fermée UN lundi dans l’année (jour de l’indépendance day) et c’est le 4 janvier, of course !
Dépitée, je tue le temps, voyant le pris du billet augmenter d’heure en heure et n’osant le réserver sans garantie de visa.
Le 5, la seconde tentative sera la bonne ! Je dépose mon passeport avec la formule express. En attendant de le récupérer l’après midi, je file dans une agence du coin, me renseigner sur les billets. Ils ont des prix intéressants pour le lendemain ; moi je dis Banco ! Même si le type ressemble a un vrai mafieux, qu’il me vend un billet dans une compagnie sur liste noir d’Air France et décommandée par le routard, et que je ne suis pas certaine que le bout de papier griffonner qu’il me tend me permettra de m’envoler vers d’autres horizons si ce n’est celui des cieux pour l’éternité !
Qu’importe, je tente le tout pour le tout, Inch Allah !
Départ le lendemain avec Marie-Claude et Seb, 2 Canadiens très sympathiques rencontrés a l’ambassade, tout aussi peu rassurés que moi sur notre espérance de vie dans cet avion !
Nous décollons avec un pincement au cœur et, miracle, au bout de 2 heures, nous atterrissons, remués mais entier !
Il est tard. Nous partageons un taxi et filons à la recherche d’un hôtel non plein. Mon œil est infecté, rouge et larmoyant. Le lit est une bénédiction…
Le lendemain, je quitte mes gentils Québéquois et n’ai qu’une idée en tête ; quitter Yangoon.
Billet de bus acheté pour l’après midi, Change de quelques dollars derrière un rideau au milieu d’un marché de rue par un gros Birman patibulaire et son acolyte aux dents rougis par le bétel. J’essaie de paraître sûre de moi mais… pas facile !
Il faut monnayer le taux de change et ça peut passer du simple au double selon le talent commercial de chacun ! Etonnement je ne m’en tire pas trop mal mais, ce dont je ne me suis pas aperçu tout de suite c’est que, pendant que je négociais ferme, ce chafouin me subtilisait des dollars en douce ! 20 dollars dans sa poche !
Plus tard, je retournais crier à l’infamie mais sans grande conviction devant ces truands balafrés… Je récuperais tout de même l’équivalent de 10 dollars par peur de l’esclandre devant les touristes et, sans doute, les militaires cachés…
Ca c’est la partie plus sombre du Myanmar. Celle agaçante sur le moment mais qui, au final ne laisse pas de souvenir si désagréable…
Et Maintenant, place au merveilleux… !
Les transports…
On pourrait écrire un roman rien que sur les transports Birmans…
A Yangoon, c’est le pick-up qui nous trimbale dans les pots d’échappements. Moi qui ne fume pas, en 20 min j’ai ingurgité environ 5 paquets de gitanes sans filtre !
Trajet Yangoon- Lac Inle :
16h sur une route cabossée pour une distance qui méritait 10h de moins !
Je me retrouve coincée a côté d’un gros monsieur qui ne sait que garder ses cuissots gros et suintants écartés, prenant ainsi un siège et demi au bas mot ! Je me fais toute petite, tentant d’éviter ainsi son contact moite et de ne pas troubler le bonhomme…
Arrêts toutes les 2heures ; 3 vérifications de passeport, pause pipi, pause apéro, pause pipi, pause dîner et j'en passe ! Impossible de dormir !
Arrivée a 4h du mat dans une nuit glacée (presque autant que la clim !) mais pas mécontent de sortir de ce bus à la TV tonitruante.
Le trajet Lac-Inle- Bagan,
quant à lui, sera un véritable poème…
Départ 3h du mat en taxi moto pour prendre le bus qui arrivera finalement à 5h30 ! Devant un thé brûlant, je m’efforce de ne pas faire trop de bruit en claquant des dents…
Finalement ce n’est pas un bus qui arrive mais un mini-van ouvert aux 4 vents. Les bagages sur le toit, nous nous entassons tant bien que mal sur des banquettes en bois. Je suis une nouvelle fois placée près d’une vieille dame au sourire franc et aux cuisses démesurées… Une de mes fesses se retrouve rapidement dans le vide. Je me retiens sur le dossier d’à coté mais avec 12h de trajets, je ne tiendrais pas !
Mes sympathiques compagnons s’en rendent rapidement compte et tout le monde se déplace pour me trouver un meilleur siège. Ahh je respire même si tout est relatif !
J’ai un peu froid ?... pas de problème, ma voisine m’offre son châle en cachemire. Mon estomac réclame sa pitance ? On m’offre une orange, des biscuits, du riz… Etant la seule touriste, je suis choyée par tous le bus.
Je me sens bien au cœur de cette promiscuité rassurante.
On s’arrête à chaque village. LE monsieur à la porte crie pour inviter les birmans à monter. On s’entasse je ne sais comment. Certains montent sur le toit. Le bus ploie sous tant de kilos. Ca papote, ça hurle, ça rie. C’est plein de vie !
Apres 2 crevages de pneu et quelques fous rires, nous arrivons à destination. Je suis presque triste de quitter tout le monde à 6h du soir. Pas une parole n’a été échangée et pourtant…
Le retour à Yangoon se fait sans encombre. Assise à côté d’un vieux monsieur qui me fait goûter du riz gluant à la noix de coco (un peu lourd mais mangeable), je fais la connaissance de 4 Bordelais. 2 d’entre eux (Astrid et Arnaud) font quasiment le même périple que moi et, comble de la coïncidence, nous nous apercevons que le 14 juillet 2005 nous faisions la fête ensemble à l’ambassade de Pnom phen ! Belle rencontre. Je les recroiserai peu être en Nouvelle-Zélande ou même au Chili !
Arrivée à 4h du mat à Yangoon. Il est trop tôt pour trouver un hôtel.
Je m'assoie donc dans un boui-boui dans la gare routière et attends que le temps passe devant un thé et face à la TV.
Les chauffeurs de taxi attendent impatiemment que ma dernière gorgée soit consomméee et, sitôt levée, c’est la débandade !
Il ne me reste plus qu’a ploufer.
Un deux trois, ce sera toi !